Au Liban, Tahaddi relève le défi de la pauvreté !

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Avec Un Verre d’Eau, nous pouvons tendre la main aux familles bénéficiaires de l’organisation Tahaddi.

Dans les années 90, une enseignante, Catherine Mourtada, et une doctoresse, Agnès, ont cofondé une organisation au Liban pour relever le défi de la pauvreté, l’ONG Tahaddi. Dans ces années-là, Catherine et Agnès partaient à la rencontre des enfants qui vivaient dans des cabanes, dans les ruines d’un stade détruit au cours de la récente guerre civile.

Aujourd’hui, Tahaddi, c’est une ONG qui emploie plus de 80 personnes, un programme éducatif qui encadre plus de 500 enfants, un programme psycho-social qui soutient plus de 1000 familles, et un dispensaire qui prend soin de plus de 700 familles.

Un Verre d’Eau s’est rendu dans les locaux de l’organisation, au cœur du quartier défavorisé d’Hay El Gharbeh. Au milieu d’un bidonville, les membres d’Un Verre d’Eau ont découvert une oasis, « un havre de paix », comme le dit si bien Catherine.

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Catherine a raconté à Un Verre d’Eau la longue histoire de Tahaddi. Une longue histoire bâtie sur le défi de la grande pauvreté.

Catherine décrit les maisons des bénéficiaires de son ONG. Une pièce unique, en béton, souvent sans accès à l’eau ou à l’électricité. « Quand l’eau est là, elle est salée », déplore Catherine. Dans cette pièce unique, généralement ni table, ni chaise, ni frigo, mais un matelas au sol. « C’est une vie très difficile, avec beaucoup de promiscuité », poursuit Catherine.

Si les familles que l’ONG Tahaddi soutient ont toujours connu la précarité, la situation actuelle est pire encore.

« Le Liban traverse une crise économique, politique très aiguë et très difficile. Cette crise a été encore alourdie par l’explosion du 4 août 2020. C’est quelque chose qui est resté sur nos cœurs à tous. Ce n’est pas quelque chose dont on s’est sorti. C’est toujours très lourd. Passer dans les quartiers qui ont subi cette destruction, c’est difficile à voir, d’autant plus qu’il n’y a pas eu encore de coupables désignés. »

Catherine raconte alors le prix du pain, comme un révélateur de la chute du pouvoir d’achat des foyers.

« Les familles étaient précaires avant la crise. C’est pire encore maintenant ! Un paquet de pain qui coûtait avant 1000 à 1500 livres, coûte 15 000 livres. C’est 10 fois plus, en une année. Les salaires n’ont pas augmenté de la même manière, s’ils ont augmenté. En plus, dans nos quartiers, les emplois sont précaires, [...] extrêmement mal payés. »

Dans ce contexte, les enfants travaillent souvent. Alors pour qu’ils accèdent au centre éducatif, l’organisation a dû penser à mettre en place une aide financière pour les familles. « C’est pas seulement l’éducation », explique Catherine, « mais c’est aussi faire en sorte que la famille n’ait pas faim, que les enfants n’aient pas faim ».

« Les enfants ont faim. Les enfants sont obligés d’aller travailler sur les routes, récupérer des plastiques dans les poubelles, [...] pour le vendre au kilo à des prix dérisoires. »

Alors au centre éducatif Tahaddi, les enfants sont nourris. Leurs familles bénéficient quant à elles d’un soutien mensuel par l’UNICEF. Malgré les difficultés financières, les familles veulent que leurs enfants aillent à l’école. « Elles savent que l’éducation, c’est la seule façon de s’en sortir », explique Catherine.

À l’issue de ce cursus scolaire, Tahaddi propose à ces enfants des formations professionnelles, et mène également un programme sur la citoyenneté, avec la mise en place d’un service communautaire, au cours duquel les élèves vont dans les camps de réfugiés à la rencontre des enfants, pour leur lire des histoires et faire des activités manuelles avec eux.

Le centre éducatif accueille les enfants à partir de 7 ans, qu’ils soient libanais ou syriens réfugiés au Liban. Mais la liste d’attente compte plusieurs dizaines d’enfants. Alors en parallèle, l’ONG Tahaddi a lancé un nouveau programme « J’apprends à la maison ».

C’est une mère qui a lancé cette idée lors d’une réunion de quartier. « Des mamans qui ont un niveau d’éducation assez élevé pourraient enseigner l’alphabétisation des enfants », expliquait-elle.

À Tahaddi, on aime les bonnes idées et on est toujours prêt à relever de nouveaux défis. « C’est une ruche, ça bouillonne », assure Catherine ! Le programme a rapidement été lancé. La première année, 3 mamans encadraient des groupes de 8 enfants. Aujourd’hui, elles sont 6 et encadrent chacune deux groupes de 8 à 10 enfants. Plus de 100 enfants sont inscrits dans ce programme, qui accueille les jeunes entre 10 et 14 ans.

Catherine le sait, si Tahaddi existe c’est grâce à la « solidarité et la générosité de tellement de donateurs et de gouvernements qui nous soutiennent ».

« Sans eux, sans vous, on n’en serait pas là. Cette solidarité humaine, qui est internationale, est très touchante. »

Aujourd’hui, avec Un Verre d’Eau, vous avez la possibilité de contribuer à votre tour à cette « solidarité humaine » et de soutenir les familles de Tahaddi. En faisant un don à Un Verre d’Eau, vous permettez à ces enfants de continuer à suivre leur programme éducatif. Pour agir, il suffit de cliquer ici.

M.C.

Pour en savoir plus sur ce projet, lire également :

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Article initialement publié en novembre 2021.


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